Les méchants
30/09/2017
Que serais un roman sans son méchant ou ses méchants ? Que celui-ci soit vivant ou mort, abstrait ou concret, beau ou laid, présent ou absent, héros ou personnage de second plan, sans méchant, on s'ennuierait ferme.
Je vais en premier lieu parler des livres où le héros est dans le camp des gentils : il s'agit de la plupart des romans pour enfants / pré-adolescents / adolescents. Les gentils, je n'ai rien contre, ils apportent de la douceur. Mais ils prennent toute la place, alors que sans leurs antagonistes, ils ne serviraient à rien et n'occuperaient aucune place particulière. Imaginez un roman où le côté obscur n'existerait pas : il ne se passerait rien. Et pour cause : pour qu'il y ait une action intéressante, il faut qu'il y ait un but pour lequel un personnage doit se battre. Et pourquoi doit-il se battre ? Parce qu'il y a des problèmes, parce qu'on ne peut pas y arriver en claquant des doigts, parce que même si le mal n'est pas un personnage, il est présent et on doit gagner contre lui.
Mais alors, dans la littérature, le mal est-il plus ou moins important que le bien ? Pour moi, il est plus important. Dans un roman où "il n'y a du bien", on s'ennuie. Dans un roman où il y a les deux, tout dépend de la manière dont les deux sont traités. Dans un roman où "il n'y a que du mal", tout dépend également de la manière dont c'est tourné. Mais on peut tout à fait faire une histoire avec que des méchants : il y en aura peut-être un qui sera moins détestable que l'autre, mais étant donné que les deux vont provoquer des problèmes, vont devoir être battus ou que sais-je encore, un roman de méchants est plus intéressant qu'un roman de gentils. Prenons comme exemple "Harry Potter" : à la base ce n'est qu'un garçon comme les autres, mais l'existence de Voldemort le propulse au rang de héros. En supprimant l'antagoniste du roman, il vivrait une existence tranquille avec ses parents, irait à Poudlard, se ferait des amis, et n'aurait pas à se battre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom à chaque tome.
Pour moi, les livres où le héros est du côté du mal sont les plus intéressants : le héros est en général celui qu'on suit tout le long du film, et quelqu'un à qui on s'identifie. Et nous sommes dans une société où chacun est en quête de perfection : si le héros est du côté du bien, il est plus appréciable de s'y identifier, plutôt que de se mettre dans la peau de quelqu'un de détestable, qu'on devra suivre tout le roman. Mais comme la plupart des romans ont un héros "gentil", il devient difficile de lire une histoire originale. Avec un personnage antipathique pour héros, le livre se démarque déjà de ce qu'on a pu lire.
Le dernier point que je souhaite approfondir, c'est le fait que le bien gagne toujours à la fin. Alors oui, les personnes qui lisent ces livres aiment quand ça finit bien et tout le monde est heureux. Cela ne me dérange pas, mais au bout d'un moment, quand toujours en recherche d'originalité, ce n'est pas vers ce genre de romans que je vais me tourner.
Mon problème, c'est surtout que je ne trouve pas assez de romans où l'histoire est centrée sur le mal, ou alors d'histoire où le mal triomphe ; si vous avez à m'en proposer, je suis preneuse !